Ebrahim Ahmadi est un joueur de daf, dayereh, dahol et setar kurde iranien. Né dans la province du Kermanshah durant la guerre entre l’Iran et l’Irak, Ebrahim grandit bercé par la musique soufie qui résonne dans les montagnes kurdes. Attiré par le daf (tambour constitué d’un grand cadre en bois circulaire sur lequel est collée une peau animale, agrémentée à l’intérieur d’une ribambelle d’anneaux de métal qui donnent au daf son timbre distinctif), il en commence la pratique lors des évènements soufis. Son apprentissage formel débute à ses 13 ans, auprès du maître de l’instrument Jawad Azizi.

En parallèle, il découvre le setar, luth à trois cordes, auprès du maître Hosseyn Rostami. Il pratique également le dayereh, grand tambourin, et le dahol, tambour cylindrique à deux faces que l’on frappe avec la main d’un côté et une fine baguette de l’autre. L’enseignement musical qu’il reçoit de ses professeurs est exclusivement oral, sans méthode ni partition. Après 3 ans d’apprentissage, Ebrahim se lance dans la conception d’un système de notation de la musique traditionnel et d’une méthode pédagogique.

Lorsqu’il rejoint Téhéran à 18 ans pour ses études, Ebrahim découvre qu’il existe déjà des méthodes et des partitions d’autres musiciens renommés. Il dévore alors les travaux de maître Bijan Kamkar et maître Massoud Habibi. Tout en continuant à se perfectionner auprès du maître Farshid Gharibnejad, il donne des cours de daf et joue au sein de plusieurs groupes comme les ensembles 40Daf, Tarang et Mehrvarzan. C’est alors le début des concerts à l’étranger : en Inde, en Azerbaïdjan, au Kurdistan irakien, aux Émirats Arabes Unis et en France, où il vient pour la première fois en 2005 donner un concert à Paris à l’occasion de la fête de la musique.

A Téhéran, Ebrahim étudie la psychologie et écrit deux thèses pour valider son doctorat ; la première sur l’histoire de la musicothérapie au Moyen-Orient, et la seconde sur les effets de la musique traditionnelle iranienne sur l’anxiété et la dépression. Il exerce plusieurs années comme psychologue à Téhéran, notamment pour les enfants au sein du Ministère de l’Education, tout en enseignant la musicothérapie à l’Université et en développant ses activités musicales.

Contraint de fuir l’Iran, il arrive en France en 2016. Il joue à Paris et Bordeaux, notamment avec l’association Jamira et le groupe Miksi. Passionné à l’idée de transmettre, Ebrahim enseigne actuellement le daf au Centre Culturel et à l’École de Musique de Bègles ainsi que durant le festival Vacances Percutantes de Blanquefort.